Face à la pandémie mondiale, le gouvernement canadien a mis en place une série d'initiatives visant à soutenir l'économie et à alléger la pression financière sur les entreprises. L'une de ces initiatives était le programme de prêts du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC). Cet article se penchera sur l'impact macroéconomique du programme de prêt CEBA, mettant en lumière les banques impliquées, les types d'entreprises qui en dépendaient et le rôle qu'il a joué pour éviter un effondrement économique.
Poids financier du CEBA
Le programme de prêts du CUEC était un élément important de la stratégie de réponse économique du Canada. Le programme a fourni des prêts sans intérêt allant jusqu'à $60 000 aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif, réduisant considérablement les pressions financières immédiates auxquelles ils ont été confrontés pendant la pandémie.
Selon les estimations du gouvernement, en décembre 2022, le programme CEBA avait approuvé plus de 800 000 prêts, se traduisant par un ensemble d'aides total de près de $40 milliards. Cela représente une importante injection de fonds dans l'économie canadienne, fournissant une bouée de sauvetage nécessaire aux entreprises qui forment l'épine dorsale de l'économie.
Le montant total du prêt du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) accordé en 2021 était de $49,2 milliards. Le produit intérieur brut (PIB) du Canada en 2021 était de $2,496 trillions CAD. Par conséquent, le montant total du prêt CUEC accordé en 2021 était d'environ 1,971 TP3T du PIB canadien en 2021 lorsque le PIB est considéré en CAD.
Banques impliquées dans l'administration du programme
Pour administrer efficacement les prêts, le gouvernement canadien a travaillé de concert avec les principales institutions financières du pays. Les grandes banques comme la Banque Royale du Canada (RBC), Banque Toronto-Dominion (TD), Banque de Nouvelle-Écosse (Banque Scotia), Banque de Montréal (BMO), et Banque Canadienne Impériale de Commerce (CIBC) ont joué un rôle central dans l'exécution du programme.
Ces banques, ainsi qu'un réseau de coopératives de crédit et d'autres institutions financières, ont assuré la distribution efficace des prêts aux entreprises ayant un besoin urgent de soutien. La collaboration entre le gouvernement et le secteur bancaire a joué un rôle déterminant dans la bonne administration du programme CEBA, démontrant la puissance des partenariats public-privé dans la gestion des crises.
Impact du prêt sur l'industrie
Le programme de prêts du CUEC ciblait les petites entreprises et les organismes sans but lucratif, secteurs reconnus pour leur rôle crucial dans l'économie canadienne. Ces entités couvrent un large éventail d'industries, de l'hôtellerie et de la vente au détail à la fabrication et aux arts.
Bon nombre de ces entreprises ont été fortement touchées par les restrictions de la pandémie, qui ont entraîné une réduction du trafic client, des perturbations de la chaîne d'approvisionnement et des fermetures forcées. Le prêt du CUEC leur a fourni le répit financier nécessaire pour poursuivre leurs activités, retenir les employés et, dans certains cas, s'adapter à un nouvel environnement commercial. Ces industries comprennent :
Hospitalité et Tourisme
L'industrie de l'hôtellerie et du tourisme fait face à une crise sans précédent. Les voyages internationaux se sont presque arrêtés alors que les pays fermaient leurs frontières et mettaient en place des restrictions de voyage strictes. Le tourisme intérieur a également chuté car les commandes de séjour à domicile, les quarantaines et la peur de la contagion ont gardé les gens chez eux.
Les hôtels, les centres de villégiature et les agences de voyages ont subi des pertes massives, beaucoup luttant pour rester à flot. L'effet d'entraînement a été ressenti par les entreprises qui dépendent du tourisme, y compris les restaurants, les magasins de détail et les attractions, laissant une traînée de détresse économique dans son sillage.
Aviation
L'industrie aéronautique a été un autre secteur durement touché par la pandémie. Avec la baisse de la demande de voyages, les compagnies aériennes ont dû immobiliser la plupart de leurs flottes, entraînant des milliards de dollars de pertes. L'Association du transport aérien international (IATA) a estimé que les revenus de l'industrie avaient chuté de 50% en 2020 par rapport à l'année précédente.
Détail
Les magasins de détail physiques, en particulier ceux qui vendent des articles non essentiels, ont été fortement touchés. Les mesures de confinement et les protocoles de distanciation sociale ont obligé de nombreux magasins physiques à fermer leurs portes. Alors que certaines entreprises ont réussi à basculer vers les ventes en ligne, d'autres n'ont pas pu faire la transition, ce qui a entraîné des fermetures de magasins et des faillites.
Pétrole et gaz
L'industrie pétrolière et gazière a subi un coup dur en raison de la pandémie. La réduction drastique des déplacements a entraîné une baisse sans précédent de la demande de pétrole, entraînant une chute des prix. Combiné à une guerre des prix entre les principaux pays producteurs de pétrole, l'industrie a fait face à une crise d'offre excédentaire et de manque de demande.
Divertissements et événements
L'industrie du divertissement et des événements, y compris la musique live, le théâtre, les sports et les conférences, a fait face à une fermeture quasi totale. Les mesures de distanciation sociale et les restrictions sur les rassemblements de masse ont entraîné l'annulation ou le report d'événements. Alors que certains événements sont passés au format virtuel, de nombreuses entreprises du secteur ont subi des pertes importantes.
Pourquoi ces industries ont-elles été les plus touchées ?
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles ces industries ont été les plus durement touchées. Premièrement, ils dépendent fortement de l'interaction et de la mobilité humaines - des facteurs fortement limités par la pandémie. Les mesures de distanciation sociale, les restrictions de voyage et les confinements ont eu un impact direct sur la capacité de fonctionnement de ces secteurs.
Deuxièmement, ces industries dépendent fortement des dépenses discrétionnaires. En période d'incertitude économique, les consommateurs ont tendance à réduire les dépenses non essentielles, telles que les voyages, les restaurants, les achats et les divertissements.
Enfin, certaines de ces industries, comme l'aviation et le pétrole, étaient déjà confrontées à des défis avant la pandémie. La crise a exacerbé les problèmes existants, entraînant une véritable tempête de difficultés économiques.
Atténuer un krach économique
On peut soutenir que l'impact le plus significatif du programme de prêts CUEC a été son rôle dans l'atténuation de la gravité du ralentissement économique. Sans les prêts du CUEC, de nombreuses petites entreprises auraient eu du mal à rester à flot, entraînant des fermetures généralisées et des pertes d'emplois. Cela aurait pu déclencher un effet domino négatif, exacerbant la contraction économique et pouvant conduire à une grave récession, voire à une dépression. L'impact financier de la COVID-19 au Canada a été important et multiforme, affectant divers aspects de l'économie au fil du temps. Voici quelques points clés :
Mars 2020 : La COVID-19 a été déclarée pandémie et le Canada a introduit la prestation d'intervention d'urgence (CERB). Les pertes d'emplois cumulées en mars et avril ont totalisé 3 000 000.
Avril 2020 : La production était de 17% en dessous de son niveau pré-pandémique.
Décembre 2020 : Les vaccinations contre la COVID-19 ont commencé, le Canada a dépassé les 15 000 décès liés à la COVID-19 et la production s'est rétablie à moins de 4% de sa valeur de référence pré-COVID-19.
Janvier 2021 : Le Canada a connu la plus forte baisse de l'emploi depuis la première vague de la pandémie.
Mars 2021 : La valeur de l'immobilier des ménages a augmenté de près de $600 B au premier trimestre 2021, en hausse de près d'un quart par rapport aux niveaux antérieurs à la COVID-19.
Avril 2021 : L'inflation globale à la consommation a dépassé 3%.
Septembre 2021 : La quatrième vague de la pandémie (variante Delta) a commencé, 80% de Canadiens admissibles ont été entièrement vaccinés et l'emploi a retrouvé son niveau d'avant la pandémie.
Novembre 2021 : Sortie récupérée à la ligne de base pré-COVID-19.
Janvier 2022 : Le Canada a dépassé les 33 000 décès liés à la COVID-19 et l’inflation globale (5,1%) a atteint son plus haut niveau depuis 30 ans.
L'introduction opportune des prêts CEBA a permis d'éviter ce scénario du pire. En fournissant aux entreprises les capitaux dont elles avaient tant besoin, le gouvernement s'est assuré qu'elles pourraient continuer à payer leurs employés et leurs fournisseurs, maintenant ainsi un certain niveau d'activité économique. En outre, le programme CEBA a contribué à instaurer la confiance dans l'économie. En démontrant son engagement à soutenir les entreprises, le gouvernement a contribué à renforcer la confiance des consommateurs et des investisseurs, ce qui est crucial pour le maintien de la stabilité économique.
En conclusion, le programme de prêts CUEC a eu un impact profond sur l'économie canadienne. Son influence macroéconomique se traduit par la survie et la résilience de nombreuses petites entreprises, la stabilité du marché du travail et la prévention d'un ralentissement économique plus grave. Le succès du programme souligne l'importance d'une intervention gouvernementale rapide et efficace en temps de crise économique, fournissant des enseignements précieux pour l'élaboration des politiques futures.